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Photo du rédacteurMargaux Marbaise

Sodomie, vous avez dit "Sodomie"?


La sodomie… Étonnant à quel point cette pratique présente depuis la nuit des temps dans le règne animal et dans l’histoire de l’Homme, laisse encore à l’heure de l’hypersexualisation planer un voile de mystère sur elle.


Elle intrigue, elle dégoûte, elle repousse, elle excite mais elle laisse rarement indifférent.


Pour tous les curieux, pour les chevronnés qui se demandent comment approfondir le sujet ou pour les débutants qui y trempent à peine les lèvres, voici un article parsemé des témoignages d’hommes et de femmes qui, fort de leur (in-)expérience en la matière, ont bien voulu se livrer et partager quelques bribes de vraie vie avec vous. Merci à eux !


En cabinet de consultation, je constate que nombreux sont les patients, homo ou hétérosexuels, qui utilisent la sodomie dans leur répertoire de jeux amoureux, de manière très décomplexée. D’autres, au contraire, n’ont jamais franchi le cap mais laissent leurs pensées érotiques les plus secrètes dériver vers ce qu’ils considèrent parfois comme un interdit, un tabou. Pour certains, passer à l’acte, c’est prendre le risque de perdre leur fantasme ultime, celui qui fait battre leur cœur et leur corps dans les moments intimes. Pour d’autres enfin, il s’agit d’une pratique tout simplement impensable, dégradante et sale.


Savez-vous qu’en réalité, le recours à la sodomie est assez courant et en plein essor, notamment depuis la banalisation de l’acte par la pornographie ?  


« En tant qu’homme et depuis probablement l’accès facile à la pornographie, le sujet m’a toujours interpellé voire fasciné. Un mélange de curiosité, d’attirance pour une pratique encore taboue même si apparemment tellement banalisée. » (Denis, 46 ans)


C’est en effet 37 % des femmes et 45 % des hommes qui disent avoir pratiqué la sodomie en 2006 selon l'Inserm et le pourcentage est en augmentation. Mais il est vrai que dans la majorité des cas, l’acte, tant qu’il n’a pas été consommé et bien vécu, est encore souvent tabou pour les couples (ressentir de l’excitation pour cette région où stagnent les matières fécales du bien-aimé, mais quelle horreur !). Pourtant, la zone anale n’est en rien répugnante pour le bébé qui vient de naitre. Lors de son développement, l’enfant est attiré par elle et l’intègre au même titre qu’une autre. C’est bien avec l’éducation et l’apprentissage du « sale », ainsi qu’au travers des valeurs judéo-chrétiennes qui sont transmises dans nos sociétés que cette région du corps est reléguée au second plan et classée comme impure.


« Comme tout homme, je glorifie ma partenaire. La sodomie est tentante mais comment amener le sujet sans trop y paraitre et sans que ma demande soit considérée comme l’accomplissement de fantasmes pervers, dégoûtants ou dégradants pour ma partenaire ? » (Thomas, 30 ans)


Alors, pourquoi l’attirance pour l’anal est-elle si mal jugée et courante à la fois ? L’équation est simple : tabou = interdit. Dès lors, quoi de plus excitant que de transgresser un interdit ? Pour beaucoup d’hommes, sodomiser, c’est un peu un symbole de puissance phallique. C’est être puissant, fort, et surtout, faire quelque chose que tout le monde ne fait pas. C’est excitant et crée une complicité avec la partenaire.


« J’ai toujours eu du mal à exprimer ce désir de découverte avec mes partenaires, jusqu’à ce que je rencontre une femme avec laquelle j’ai pu complètement et sans gêne ou jugement partager mes fantasmes (…) j’ai découvert que derrière cette pratique pouvant donner l’impression d’une domination ou de « bestialité » pouvait se vivre beaucoup d’amour et un véritable partage »  (Denis, 46 ans)


« Pour moi, laisser mon partenaire me sodomiser, c’est une vraie marque de confiance. Mon corps ne s’ouvre pas facilement, encore moins cette zone particulièrement sensible. J’ai toujours trouvé l’idée de la sodomie très excitante. Même si je sais que beaucoup la pratique, j’ai quand même l’impression de faire quelque chose de différent. C’est plus « cochon », un peu comme faire l’amour dans un lieu public. C’est transgresser. » (Elea, 30 ans)


On observe également que plus les couples sont épanouis sexuellement, plus ils considèrent le corps de leur partenaire comme sacré et sensuel dans son ensemble. C’est ce qu’on appelle « l’âge d’or » sexuel*. Chaque partie du corps devient alors source de volupté, rendue érogène par le partage et le désir mutuel. Pourquoi dès lors ignorer la région anale ? Il s’avère que cette dernière est pourvue de très nombreuses terminaisons nerveuses. Pour les hommes, la prostate toute proche joue un rôle dans la capacité à obtenir des orgasmes souvent ressentis comme étant plus forts, plus puissants. Pour les femmes, la région vaginale peut aussi se retrouver stimulée de manière indirecte lors d’une pénétration anale. Outre la charge émotive et érotique particulière liée à la pratique (qu’on pourrait littéralement qualifiée de viscérale), le partenaire peut aussi en profiter pour stimuler le vagin et/ou le clitoris qui se trouvent entièrement dégagés. Certaines femmes ressentent également de véritables orgasmes anaux, qu’elles décrivent généralement comme particulièrement puissants.


Néanmoins, la sodomie demande un peu de douceur, de patience ou tout du moins de tact. En effet, l’anus est un sphincter qui n’a pas pour but premier d’accueillir un pénis en mouvement. Naturellement, cet orifice fait en sorte de retenir ce qu’il contient car sinon, ce serait l’incontinence. Si on brusque le passage, ça peut être extrêmement douloureux. De plus, la sensation n’est pas agréable pour tout le monde, surtout quand on reste dans la partie inférieure de la cavité anale, qui est particulièrement innervée.


«  La première fois, c’était une erreur, ça a glissé et j’ai eu très mal. J’ai essayé très peu de fois mais malgré qu’il n’y ait pas toujours de douleur, je n’aime pas la sensation. Je trouve que c’est très désagréable. J’ai parfois la sensation que je vais me faire dessus » (Marie, 35 ans)

« Il m’a fallut des années pour appréhender la sensation. Ça a été très douloureux au début. Après de longues minutes de stimulation, je pouvais à peine faire entrer le gland de mon partenaire dans mon anus. De plus, j’avoue avoir déjà eu quelques « accidents » qui m’ont largement refroidi. Ce n’est que des années plus tard que j’ai appris à mieux connaitre mon corps et à éprouver énormément de plaisir par cette pratique. Étonnant comme le corps s’adapte quand on lui en donne vraiment l’autorisation! » (Elea, 30 ans)


Alors, dans les faits, comment maximiser vos chances de réussir une sodomie ? On ne le répètera jamais assez mais en matière de sexualité, l’envie et le partage sont pri-mor-diaux ! Rien ne sert de tenter l’approche si votre partenaire est contre. Cette pratique demande une vraie détente corporelle si elle se veut agréable et bien vécue. Outre le fait de se mettre dans les bonnes conditions mentales, les préliminaires sont essentiels. Je vous conseille, surtout la première fois, de profiter d’un rapport particulièrement excitant pour tenter l’expérience.


« Je pense que c’est l’une des clés : qu’il s’agisse d’une pratique partagée, respectueuse des limites de chacun, d’une envie commune de découverte ou de relation pour le plaisir partagé. Et quelle révélation ! La première fois s’est passée tellement naturellement et facilement, sans être préméditée, que cela m’a laissé un peu abasourdi et presque euphorique. C’était juste magique ! Quelle expérience de couple, en plus de la partie juste sexuelle ! » (Denis)

« La première fois, j’avais une appréhension mais grâce à l’expérience, la patience et la bonne préparation de mon partenaire, cela s’est déroulé avec beaucoup de plaisir partagé. Mais nous avons du nous y prendre à plusieurs fois avant un résultat optimal. Il faut trouver la bonne position en fonction des morphologies de chacun mais le plus important, c’est d’être très détendu voire même un peu pompette ! » (Marie, 45 ans)


Pour que les choses soient faites dans les règles de l’art, un lavement préalable est idéal. On s’entend, ce n’est pas ce qu’il y a de plus glamour, mais c’est un plus. Le risque « d’accidents » avec sortie de matière fécale reste toujours possible. Hé oui ! A chacun aussi de savoir comment se comporte son transit ! Conseil d’amie : Ne soyez pas dupes ! Selles molles et sodomie ne font pas forcément bon ménage… Quoi qu’il en soit, avec un peu de bienveillance, d’amour et d’humour, on aura vite fait de mettre sous couvercle ces petits accidents et de ne pas se laisser arrêter pour autant.


L’utilisation de lubrifiant est elle aussi à conseiller. Je nuance néanmoins : le lubrifiant n’est pas toujours obligatoire et surtout, il ne doit pas remplacer une excitation correcte du partenaire qui reçoit la sodomie. Ce n’est sûrement pas une raison pour écourter les préliminaires et une bonne préparation de la zone anale. Les femmes ont la chance de pouvoir éventuellement utiliser leur lubrification vaginale. De plus, le liquide pré-séminal de l’homme peut parfois aussi suffire. A vous de tester ce qui vous met le plus à l’aise.


Enfin, je vous conseille d’y aller très lentement au début. Une stimulation correcte de la zone est un plus : anulingus, introduction lente d’un doigt ou pourquoi pas d’un sextoy (plug anal) avant la pénétration par le pénis. Attention néanmoins : Comme je l’ai mentionné plus haut, l’anus est un sphincter qui aura pour réflexe de se contracter à l’intromission d’un objet. Ensuite, il a la capacité « d’aspirer » ce qu’on y insère. Aucun danger avec votre pénis, messieurs, mais attention avec les sextoys (ou autres objets) non spécifiquement prévus pour cette zone ! Imaginez votre passage aux urgences et la tête du médecin de service !


« Le plug anal en ce qui me concerne, je trouve ça trop rigide. Certains gels sont très efficaces pour exciter et faciliter la pénétration » (Marie)

« Pour ma part, je n’ai jamais eu recours à un lubrifiant pour la sodomie. Je ne la pratique que quand je suis vraiment excitée et je lubrifie alors suffisamment que pour qu’elle se passe sans aucune difficulté. Avec mon compagnon, nous prenons souvent le temps : il introduit un ou deux doigts dans mon anus ou réalise parfois un anulingus. Parfois, tout cela n’est pas obligatoire : quand j’en ai vraiment envie, ça va tout seul ! » (Elea)


Alors, aller lentement, c’est quoi exactement ? Je conseille toujours que ce soit la personne qui reçoit la sodomie qui guide le partenaire. Personne n’est mieux à même de sentir les choses. Le passage du gland dans l’orifice anal se fait généralement sans trop de difficultés. Ensuite, vous pourriez ressentir cette fameuse contraction qui, si on ne patiente pas, peut être très douloureuse. Meilleure optique : on insère le bout du gland et on patiente, le temps que le sphincter se relâche. On respire et on détend ses muscles au maximum. Vous pouvez agir consciemment sur cette détente, par exemple en contractant légèrement l’anus (pour bien sentir la différence entre l’état de contraction et de décontraction) pour le relâcher ensuite. Une fois que toute sensation de douleur ou de gêne est passée, vous pouvez tenter de pénétrer plus profondément. A nouveau, si douleur, on patiente quelques instants et on se détend. Une fois que le pénis est entièrement dans l’anus, on commence seulement alors les mouvements de va-et-vient, tout en douceur, au début en tout cas.


Pour vous, messieurs, il vaut mieux pénétrer avec un pénis bien rigide. En effet, l’intromission est un peu plus difficile que dans le vagin. La pénétration est généralement au début très intense en sensation car le pénis est plus enserré. Malgré tout, après quelques minutes, une fois que les muscles sont bien relâchés et que l’anus se distend, la sensation est relativement identique au vagin. La sodomie, c’est avant tout dans la tête que ça se passe ! Profitez!


Précautions supplémentaires : Ne JAMAIS passer de l’anus au vagin. C’est d’ailleurs valable également pour les préliminaires. En effet, les risques de contamination bactériologique sont grands. Si vous utilisez un préservatif, changez-le entre les différentes pénétrations. Enfin, lavez-vous correctement après, même si aucun dépôt ne semble être présent.


Et vous, vous en pensez quoi, de la sodomie ?


Pour de plus amples informations, n'hésitez pas à me contacter!

Margaux


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