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  • Photo du rédacteurMargaux Marbaise

Quand la photographie de charme s'allie au travail sur l'estime de soi...


Vous avez sûrement déjà remarqué à quel point c’est agréable de parler avec une personne sûre d’elle, pleine de confiance, joyeuse et ancrée dans l’instant présent. Ces personnes se laissent rayonner, se donnent à l’autre sans crainte du jugement. On pourrait bien les juger d’ailleurs, c’est humain de le faire, mais elles ne se laisseraient pas envahir et ne feraient pas du discours de l’autrui leur propre discours intérieur. Souvent, ces personnes sont en plus généralement bien entourées et c’est assez naturel puisque leur charisme attire. Sont-elles pour autant plus belles, plus intelligentes que les autres? Pas forcément… Dès le plus jeune âge, nous prenons l’habitude, via l’éducation que nous recevons, d’intérioriser les messages de nos parents sans les remettre en question. C’est un mécanisme merveilleux qui nous apprend à éviter les dangers et c’est ainsi que nous nous conformons à une norme, que nous grandissons et que nous devenons des adultes responsables. Seulement, et bien que nous le contestions à l'adolescence, nous ne nous contentons généralement pas de tirer le meilleur parti de ce mécanisme d’apprentissage. En effet, le petit humain aura aussi la fâcheuse tendance à faire siennes les paroles dévalorisantes qu’il aura entendues sur lui. Une fois adulte, nous continuons tout seul ce travail de sape en entretenant un discours intérieur parfois très négatif. Nous devenons nos propres juges et parfois notre pire ennemi. La recherche scientifique a prouvé que les pensées négatives circulent beaucoup plus vite que les pensées positives dans notre cerveau. Encore une fois, tout cela est bien naturel car nous devons être capables de réagir rapidement en cas de danger et même dans le confort de la modernité, nos anciens mécanismes de défense sont toujours bien présents. Hors, le lien que nous entretenons avec notre corps et l’image qu’il reflète est directement relié avec la manière dont nous nous comportons avec autrui et donc aussi à la manière dont nous allons vivre notre sexualité. Difficile de donner le change quand on ne s’aime pas. Difficile d’être un partenaire sexuel de qualité quand on se dévalorise pendant l’acte. Pourtant, les études le prouvent : notre confiance en nous-mêmes nous rend plus excitant sexuellement pour notre partenaire (Meltzer, 2010). L’acte sexuel est avant tout un acte de partage : voir l’autre prendre du plaisir sans barrière nourrit notre propre plaisir. Quand on est sûr de soi, on est soi-même et on ose déployer notre sensualité, notre féminité ou notre masculinité. Si on est une femme, on ne fait pas siens les diktats de la société en matière de physique et si on est un homme, on laisse tomber les angoisses de performance pour se laisser aller pleinement à l’acte et à l’autre. Ce n’est pas pour rien que les hommes et les femmes qui ont une mauvaise estime d’eux-mêmes ainsi qu’une piètre opinion de leurs atouts physiques souffrent davantage de troubles sexuels que celles et ceux qui s’acceptent tels qu’ils sont. Car être bien dans son corps, ça ne veut pas dire être lisse et sans défaut mais justement être capable de porter un regard bienveillant sur nos singularités. Qui que nous soyons, nous sommes responsables de la manière dont nous nous voyons. C’est la première bonne nouvelle. La deuxième, c’est que comme de toutes les choses dont nous sommes responsables, nous pouvons les faire évoluer. Nous pouvons tous devenir cette personne charismatique à qui la vie semble sourire plus qu’aux autres. Nous pouvons tous augmenter notre bien-être mental et sexuel en changeant notre discours intérieur et en adaptant la manière dont nous recevons les messages qui viennent de l’extérieur.

C’est donc en étant habitée par la conviction que le travail sur l’estime de soi est un outil thérapeutique merveilleux en matière d’épanouissement que j’ai eu la chance de rencontrer Valérie Morreale, une photographe hors du commun, lors de mon passage à l’émission Radio Prima au salon Eros de Liège. Ce sont ses photos qui m’ont attirée tout d’abord : Des corps tantôt cachés, tantôt dévoilés par l’intelligence de ses jeux d’ombre et de lumière. Des corps sublimés par des lingeries et autres accessoires ainsi que par des décors feutrés et intimistes. Et puis, impalpable et saisissante, la présence dans certains clichés d’une franche audace pourtant tout en élégance et en douceur. Certaines photos m’ont interpellée. J’ai vu le cliché d’un dos de femme et me suis surprise à finalement y découvrir un homme. J’ai découvert la beauté évidente de ces êtres, parfois loin des standards imposés par les diktats actuels, venus se prêter au jeu de l’objectif. J’ai été émue de la fragilité apparente de certains modèles, de la force qui se dégageait d’autres et mes yeux se sont régalés que les différents érotismes et les minorités sexuelles soient ainsi présentées, en toute simplicité. J’ai découvert des pratiques aussi et me suis ouverte à de nouveaux univers : que du bonheur ! Les photos de Valérie n’avaient rien de pornographique et pourtant on ne voyait qu’elles, tant elles tranchaient dans le décor ambiant. Toutes étaient en noir en blanc mais chacune à sa manière amenait de la couleur à son stand.

Très vite, elle me convainc : La force de la photographie thérapeutique est d’amener un regard neuf et totalement extérieur sur soi. Nous verrons d’ailleurs au travers de l’interview de Valérie que c’est précisément ce que beaucoup finissent par gagner et à quel point cela peut-être salvateur. Oser se mettre à nu (au sens propre comme au figuré) devant un objectif, c’est déjà faire un pas vers soi-même. Se découvrir sous d’autres angles, ceux du regard bienveillant du photographe, c’est se laisser surprendre comme lors d’une première rencontre. On est timide au début puis on ose, on expérimente, on se laisse porter. Je vous propose donc de découvrir un peu plus en profondeur le travail captivant de la photographie thérapeutique au travers de l’interview de Valérie et pourquoi pas, de vous laisser tenter par l’expérience… Interview Peux-tu me parler de ton travail ? Valérie: "Une séance dure 2h car je prends en compte le temps de l’accueil, la prise de connaissances des désidératas de la personne ainsi que de voir ce qu’elle apporte comme accessoires et lingerie. Évidemment, quand l’inspiration est là, ça déborde parfois mais ça, c’est ma générosité. J’ai deux pièces à disposition dans mon studio : la pièce de devant avec les murs blancs où je travaille en lumière naturelle et une pièce dédiée au clair-obscur. Il y a plusieurs façons de travailler le charme : celui où l’on cache certaines parties du corps, avec de la dentelle, un vêtement, de la lingerie ou bien avec des jeux de lumière et celui où l’on dévoile certaines parties plus intime, avec le clair obscur (où l’on retrouve une subtilité de lumière qui va raser au niveau du corps et qui va faire ressortir les courbes de la poitrine, des hanches, des fesses, …) Il y a parfois un décalage entre ce que les personnes ont envie et leur représentation d’elles-mêmes. Certains clients veulent faire du nu et du déshabillé et quand on regarde ensemble ce qu’ils ont amené comme tenues pour la séance, il ne s’agit que de vêtements fermés. C’est intéressant à travailler avec eux.  Du coup, quand je travaille le nu, c’est toujours en y allant progressivement, je ne le banalise jamais : On commence en lingerie, en vêtements puis au rythme de chacun, nous allons vers le nu si la personne se sent à l’aise." Comment fais-tu avec les personnes qui ont des complexes ? Est-ce que tu retravailles les photos ou est-ce que tu les dévoiles telles quelles ? Valérie: "Tout d’abord, lors de la prise de contact, j’explique à la personne que je travaille le naturel : il n’est pas nécessaire d’aller chez le coiffeur ou chez une maquilleuse. Je propose à la personne de rester comme elle est d’habitude. Actuellement, je refuse de faire des ateliers maquillage/relooking car la femme ne va pas se reconnaitre, ce ne sera pas « elle ». Quand une personne n’est pas à l’aise avec son corps, ce qui concerne les ¾ de mes clients, masculins compris, je travaille avec les vêtements qu’elle/il a envie et dans lesquels elle/il se sent bien. J’ai aussi du tulle, des tissus soyeux avec lesquels on peut cacher certaines parties du corps. Je prends mon temps en séance et je guide pour que les photos soient avantageuses. C’est un temps pour soi et comme je travaille aussi sur l’émotionnel, je suggère à la personne de penser à certaines choses, parfois en fermant les yeux. Je lui suggère de s’imaginer dans une superbe chambre d’hôtel, par exemple, cela fait souvent sourire mais leur permet aussi de se projeter dans un univers différent et cela se voit directement à l’image. Si parfois il y a un moment de rire, je le capte aussi. J’ai aussi beaucoup de clients, aussi bien hommes que femmes, qui ont perdu beaucoup de poids et qui viennent parce qu’ils ne se voient pas comme ils sont. Ils viennent alors pour se réapproprier leur corps. D’autres me contactent suite à des évènements difficiles, rupture amoureuse, troubles alimentaires, perte de travail… et la séance leur permet de faire ressortir des émotions enfouies. Évidemment, je cadre aussi car le but n’est pas de faire une thérapie. Ce qui est interpelant, c’est qu’il y a souvent une nette évolution au fil du temps : au début d’une séance, les visages sont parfois fermés, durs, et en fin de séance, ils sont ouverts et détendus. Je montre toujours mon travail au fur et à mesure pour que les personnes puissent avoir une idée du rendu et se sentent valorisées, belles… Pour certaines, ça fait déclic ! Récemment un homme a pu travailler le contenu de la séance avec sa thérapeute et il m’a contacté pour me dire que depuis, il se sentait renaitre." Quelle était ta motivation de base ? Pourquoi as-tu commencé à faire ça ? Valérie: "J’exposais des photos de grossesse et de bébés et un homme m’a interpellé pour me demander si je faisais du nu masculin, ce qui n’avait jamais été le cas. Nous sommes allés en urbex, dans une maison abandonnée avec une très belle lumière et les photos ont vraiment bien donné et j’ai eu de très bons retours. Peu de femmes font du nu masculin et ça a été ma patte assez rapidement, ce qui m’a permis de créer un site internet dédié à cela. Progressivement, j’ai eu des demandes de femmes et de couples. Début d’année, j’ai retravaillé ma communication et structuré ma pratique pour qu’elle soit plus claire. J’ai supprimé mon site Au Masculin pour tout centralisé sur mon site principal. Du coup, je ne fais plus d’évènementiel, ce qui était le cas auparavant, mais je garde malgré tout les femmes enceintes, en plus des photos axées charme et estime de soi. Le concept d’estime de soi est vraiment central à l’heure actuelle dans mon travail." Et comment es-tu venu à travailler l’estime de soi ? Valérie: "Grâce aux personnes qui me donnaient  un retour positif sur mes photos et sur leur expérience en studio : « Je me sens bien », « Je me sens belle », « Je me sens beau ». Surtout les hommes d’ailleurs qui n’ont pas l’habitude de se mettre en scène, par exemple de dos avec un clair obscur, ce qui fait ressortir leurs courbes différemment de ce que l’on voit d’habitude avec des photos centrées sur le torse.

Certains clients partagent aussi leurs photos sur les réseaux sociaux et reçoivent beaucoup de compliments, ce qui les narcissisent encore davantage.


Ma particularité, bien que je ne sois pas thérapeute, c’est d’être éducatrice spécialisée. Dans le cadre de ce travail, j’ai eu beaucoup de formations et je suis sensibilisée aux thématiques qui concernent le domaine des émotions, du ressenti. Ce sont mes clients, via leurs demandes, qui m’ont éveillée et m’ont permis d’utiliser tout ce bagage avec eux, en séance. A l’heure actuelle, je me vois comme un tout, mes différentes facettes sont alignées. Certains clients viennent vers moi pour cette raison, car j’ai une certaine sensibilité et que cela leur permet de se sentir plus à l’aise.


Quand ils arrivent, beaucoup de clients sont stressés car c’est une première ou qu’ils ne sont pas à l’aise avec leur corps. Puis, fin de séance, ils se mettent à bailler car ils sont parfaitement relâchés et détendus. C’est beau à voir et à vivre, ces personnes qui se laissent complètement aller à la séance et qui me font confiance. Je souhaite que cela soit un moment de détente, de bien-être, une bulle pour prendre soin de soin et s’arrêter dans un nouvel univers.

Pour cette raison, quand la demande concerne l’estime de soi, je préfère que la personne ne vienne pas accompagnée ou éventuellement d’une amie ou de la maman, par exemple, si c’est vraiment compliqué autrement. Mais je demande que le compagnon ou la compagne ne vienne pas, je ne le conseille pas parce que la personne reste du coup toujours « sous le regard de » et c’est précisément ce qu’on essaie d’éviter, le but étant qu’elle se réapproprie son image pour elle-même. En séance, nous sommes deux, en duo."


De quelle manière les clients prennent-ils connaissance de ton travail ?

Valérie: "Pour me faire connaitre, j’ai longtemps prospecté lors des salons, dans les love shop etc. Maintenant, avec le travail de l’estime de soi, j’essaie que mon travail soit représenté sur le marché du bien-être, sur certains salons dédiés au bien-être par exemple. Je fais des partenariats avec le monde thérapeutique, des sexologues par exemple, car je pense que les thérapeutes ne sont pas forcément éveillés au monde de la photographie. Hors, je suis convaincue qu’allier une thérapie à la photographie peut générer des déclics. J’ai d’ailleurs exposé récemment mes photos au congrès des deux sexologues ’Iv Psalti et Yvon Dallaire qui s’est tenu récemment à Liège organisé par l’Académie du couple et en compagnie d’Estelle, la gérante du loveshop Délicatescence.


Mon travail est une passion et je prends beaucoup de plaisir à le partager.

Sinon, il s’agit beaucoup de bouche-à-oreille mais aussi de personnes qui me connaissant via les réseaux sociaux ainsi que via mon site internet.


Personnellement, je ne publie jamais les photos de mes clients qui sont parfaitement confidentielles. J’estime qu’ils paient pour un service et ils reçoivent suite à la séance une vingtaine (et parfois plus) de photos en haute définition qui leurs appartiennent. Néanmoins, j’ai déjà eu le cas d’une photo que je trouvais tellement particulière que j’ai demandé au client pour l’utiliser lors d’une exposition et il était ravi !


Les photos que vous pouvez voir sur mon site internet mettent donc en scène des modèles et non des clients. Elles me permettent d’enrichir mon site internet et de faire ma communication.


Avec le temps, ma pratique évolue aussi. Quand j’ai commencé mon site internet « Au masculin », les hommes ne se reconnaissaient pas car il ne s’agissait que de « beaux gars », particulièrement bien foutus alors qu’au final, ce n’était pas ma cible. Du coup, mes modèles actuellement répondent davantage aux critères de mon public, plus âgé et ayant des corps « moins parfaits ».


Pour les femmes, c’est pareil : beaucoup de jeunes filles sont à la recherche de photos retouchées où elles sont plus maquillées et apprêtées, et à nouveau, ce n’est pas ma cible. Néanmoins, la porte n’est pas du tout fermée aux jeunes femmes qui voudraient du clair-obscur par exemple, voire une séance sur l’estime de soi."

As-tu des préférences dans ton travail, des sujets que tu préfères travailler ?

Valérie: "J’aime bien les défis ! Un ami qui est du monde BDSM me met beaucoup au défi avec des accessoires toujours différents. Il a toujours une nouveauté dans son sac ! Récemment, nous avons fait une séance avec une cage de chasteté très courte ainsi qu’avec une roulette à picots. J’aime bien ces défis, quand les personnes m’accordent leur confiance.

Quand je travaille avec des clients, je me demande toujours comment je vais modeler ma lumière pour que les personnes ressortent avec des photos artistiques, peu importe le sujet abordé. Je travaille la lumière en séance mais aussi en post séance, même si je ne retouche jamais à outrance les photos. S’il y a des rides, il y a des rides. Chaque corps a sa personnalité à cultiver. Par contre, si un bouton ou un poil vient chercher la lumière, je l’enlève.


Pour les personnes qui ont de la cellulite, quand je travaille le dos nu, on met souvent un voile à mi-dos plutôt que de retravailler la photo. Je travaille aussi avec les ombres pour « camoufler » les zones du corps plus abimées ».


J’aime aussi quand les clients me font des demandes de photos auxquelles je n’aurais pas pensé. Ça me permet de travailler d’autres univers.


Je me forme régulièrement pour pouvoir étendre ma palette."


Comment composes-tu tes univers ?


Valérie: "Je travaille beaucoup avec des accessoires. Je propose des colliers de perle par exemple, ça habille directement un décolleté. Je propose du tulle ou de la dentelle, des chapeaux, des masques, … J’aiguille les personnes car la plupart ne sont pas à l’aise en début de séance et ne savent pas toujours ce qu’elles veulent. Dernièrement, j’ai eu une cliente qui était complexée par ses rondeurs et m’a expliqué qu’elle avait failli ne pas venir à la séance car elle n’avait pas de belle lingerie. Du coup, elle est venue avec son blouson en cuir. Pour moi, c’était jackpot, nous n’avions besoin de rien de plus. Son blouson en cuir, c’est ce qui la caractérise, nous pouvions commencer le travail. C’est possible de faire des photos de charme avec une veste en cuir, avec un jeans, avec une chemise blanche. Se mettre nu est déjà un défi en soi et pour cette raison, et c’est très important, je ne banalise jamais le nu.


Pour les hommes par exemple, je leur demande toujours si leur sexe peut apparaitre sur les photos. Il y a différentes façons de travailler s’ils ne sont pas à l’aise : en mettant les mains devant le sexe, en coupant avec les jeux d’ombre et de lumière, en tenant un accessoire devant le sexe.

J’ai aussi la chance d’avoir un superbe parquet, ce qui me permet de créer des ambiances différentes. Mon cachet, c’est aussi d’utiliser du mobilier ancien. Le bois, en noir et blanc, rend particulièrement bien. Mon studio retranscrit ma personnalité et pour cette raison, je refuse de le louer aux photographes qui seraient en demande. Je dispose aussi en studio d’accessoires qui permettent de raconter des histoires, un téléphone ancien, des bougeoirs,…"

As-tu des projets ? Des sujets que tu n’as pas encore traités et qui t’intéressent ?

Valérie: "Récemment, j’ai eu envie de travailler avec deux femmes en enlevant le côté vulgaire qui pourrait être associé aux photos habituelles qui mettent en scène un couple féminin. Nous avons fait des photos en lingerie et puis en nu. J’ai appris ensuite que toutes les deux faisaient partie du monde BDSM, ce qui nous a permis de faire un shooting un peu différent, dans le donjon de l’une d’elle. Une chouette expérience !

A l’heure actuelle, je n’ai jamais photographié deux hommes et cela fait partie de mes projets.


Je ne suis fermée à rien sauf à la pornographie. Je reste toujours dans l’artistique. Certains hommes sont demandeurs de photos avec leur sexe en érection, ce que j’accepte car cela les narcissise. Attention toutefois : il est hors de question de se masturber ou qu’il s’agisse d’une séance de voyeurisme. Je suis très cadrante dans mon travail même si je suis ouverte à beaucoup de demandes, ne voulant exclure personne. Chacun son érotisme particulier, ce que je mets un point d’honneur à respecter.


Parfois, cela demande une certaine logistique, car même sans se masturber, certains hommes peuvent perdre du liquide séminal par exemple, ce qui peut troubler la séance. Plutôt que d’en faire un tabou, je propose des essuies ou autre et nous continuons le travail. Les hommes ne sont pas tous égaux en termes d’excitation.


Je reçois aussi en séance des messieurs qui aiment s’habiller en femme. Je tiens aussi à leur laisser une place pour venir s’exprimer. Certains me contactent pour prendre des renseignements, m’expliquent que leur femme n’est pas au courant qu’ils aiment porter de la lingerie, par exemple, et déjà rien que de venir déposer leur secret leur fait du bien. C’est déjà un pas pour s’accepter.

Je fais donc toujours en sorte d’être à l’écoute des différents univers, même s’ils sont atypiques. Je laisse la porte ouverte au monde du BDSM, du travestisme, aux transgenres, aux différentes orientations sexuelles, aux poly amoureux,… L’important pour moi, c’est que ça reste de l’art avant tout car je refuse la pornographie ainsi que l’irrespect. Je refuse par exemple les clichés où l’image de la femme est dégradée, les photos jambes écartées ou vulgaires. C’est mon regard féminin qui entre en jeu mais c’est ce qui fait la personnalité de mes photos qui dégagent une certaine douceur.


Je travaille aussi sur une future exposition en France pour laquelle je pars fin juillet. J’ai rentré mon dossier de candidature sans trop savoir à quoi m’attendre puisque je n’ai présenté que des photos de nu masculin. Je tenais à garder cette corde à mon arc, ma particularité. Et j’ai été reprise ! Cerise sur le gâteau : je suis la seule femme, la seule artiste féminine représentée.


En septembre, je participerai aussi le salon du bien-être et de la voyance à Bruxelles, mon premier salon pour exposer mon travail sur l’estime de soi."

Un grand merci Valérie pour cette interview! Retrouvez son travail sur: https://www.valeriemorreale.be/ Pour plus d'informations, n'hésitez pas à me contacter!

Margaux

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