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  • Photo du rédacteurMargaux Marbaise

Le sexe, c'est chouette!


Vous savez de quoi j’ai envie, là, comme ça, aujourd’hui ?

J’ai envie de m’amuser, j’ai envie de légèreté. J’ai envie d’écrire un article différent, loin du style pompeux et de toutes les injonctions paradoxales que l’on retrouve fréquemment concernant la sexualité, dans les magazines notamment. J’ai envie de casser toutes les représentations que vous pourriez avoir sur la sexualité, même si ce n’est que pour quelques secondes, minutes, et de vous faire entrevoir un ciel nouveau, dégagé, limpide, réjouissant (ambition de début de semaine, permettez-moi !).

On a parfois l’impression que si on n’arrive pas à utiliser telle position, à donner autant d’orgasmes à son partenaire, à faire tenir autant de rapports sexuels dans le planning de la semaine, on est nul.

En tant que femme, il faut connaitre son corps par cœur alors que jusqu’à il y a peu, on ne savait même pas à quoi ressemblait un clitoris (si, si, la parution du premier manuel scolaire avec une représentation exacte du clitoris date de… 2017 !). Il faut - merci les 50 shades of Grey - être capable de jouir quand l’homme le décide (et évidemment être multiorgasmique) et maitriser parfaitement son image corporelle (on gaine les filles !) tout en lâchant prise (vous m’expliquez ?).

Du côté des hommes, le terme d’usage est PERFORMANCE : il faut savoir faire jouir en claquant des doigts et sans que la partenaire n’ait à expliquer comment faire (parce que c’est bien connu, toutes les femmes ont le même corps et les hommes doivent le connaitre mieux qu’elles). Il faut avoir une parfaite maîtrise de son excitation et de la venue de son éjaculation (comment on fait un double nœud, déjà ?) tout en labourant la partenaire comme une bête enragée. Il faut durer autant de temps, donner un orgasme à l'autre durant la pénétration (alors qu’on sait qu’un nombre important de femmes n’y parviennent pas - C’est grave ?) pour être un bon amant. Il faut, il faut, il faut !

C’est lourd, vous ne trouvez pas ? C’est là que réside l’injonction paradoxale : on nous demande de prendre notre pied, d’avoir du plaisir comme s’il en pleuvait mais surtout, SURTOUT, d’être performant. Et ne soyez pas dupes : cette notion de performance très sociétale s’étend à tous les domaines de la vie alors évidemment, la sexualité n’est pas épargnée. Plaisir vs performance. Vous voyez le dilemme ? Une fois de plus : Lourd, non ? Vous vous amusez, vous ? Vous n’avez pas envie d’un peu plus de légèreté ? Moi, si !

En tant que sexologue, je suis la première concernée : je reçois tous les jours des patients que j’aide du mieux possible, notamment à coup de statistiques, de paroles, de tâches à réaliser, etc. Et ça marche évidemment, j’aurais jeté mon tablier depuis longtemps sinon. Mon but n’est pas de critiquer qui que ce soit ou d’enlever de la valeur à tous les conseils que l’on peut donner, je ne ferais que me discréditer sinon. Mais d’une certaine manière, à travers tout ce travail thérapeutique, je remarque que certains patients perdent l’essence même de ce qu’est la sexualité, à savoir une activité ludique destinée au plaisir avant tout (et pas qu’à la procréation, même si ça en fait partie).  Un JEU !

Alors, là tout de suite, j’ai envie de VOUS donner envie, à tous autant que vous êtes, de faire l’amour, là maintenant, ce soir, demain, dès que vous en aurez l’occasion, que vous soyez hétéro, gay, bi, femme, homme, trans, petit, grand, fin, gros, jeune, vieux, que vous ayez arrêtez comptez, que vous fassiez un bonnet AA ou G, que votre pénis soit minuscule ou énorme, dur ou mou, que vous ayez des abdos un béton ou la bedaine qui pend, que vous soyez en couple, poly-amoureux ou seul (car oui, on est autorisé à SE faire l’amour aussi, à remercier notre corps pour tout ce qu’il est capable de faire, à s’aimer tout simplement), bref, à vous TOUS, mais différemment!

Car j’ai surtout envie de vous proposer de JOUER ! Comme le font des enfants, oui, oui ! De jouer vraiment ! D’arrêter de penser qu’il y a une recette, une façon d’agir, une attitude à avoir. D’arrêter de chercher la perfection, d’enfermer vos intuitions et vos ressentis dans des boites beaucoup trop petites pour vous, de sacraliser la sexualité dans le mauvais sens du terme. Car oui, la sexualité, c’est sacré. Mais c’est surtout sacré dans ce qu’elle a de plus simple, loin de toute sophistication. Elle est agréable quand on le fait avec une personne qu’on aime, quand le partenaire est à l’écoute, mais elle devient mystique quand on le fait avec tout l’amour que l’on a pour soi avant tout, avec curiosité, avec une envie enfantine.

Alors, non, je ne vais pas vous dire ce que vous devez faire. Ce serait entièrement contre-productif et je ne participerais qu’à créer moins d’espace à nouveau. Je vais simplement vous inviter à vous rappeler ce que vous savez déjà. Je veux vous donner de l’air, chers lecteurs ! Alors, on respire un grand coup, vous voulez bien ? On gonfle ses poumons bien fort et on soupire d’aise, si cela vous sied.

On y va ?

Comment font les enfants quand ils jouent ? Les parents qui me lisent n’auront aucun mal à visualiser la chose. Mais j’ai envie que vous aussi, vous vous rappeliez tout ce que vous savez déjà.

 Rappelez-vous mes amis.

Fermez les yeux quelques secondes et revenez à ce temps lointain où tout était léger, simple, naturel. Même si c’est loin, essayez. Soyez bienveillants avec vous-même. Prenez le temps. Faites-le vraiment si vous le voulez bien.

Ce petit chatouillement qui vous traversait à l’idée de commencer  à jouer, vous vous en rappelez ? Cette légèreté mêlée de réjouissance ?

C’était comment, dans votre corps ?

Vous la sentiez, cette légèreté ?

Et là, maintenant, c’est comment dans votre corps ?

Et si, en matière de sexualité, vous vous laissiez guider par cette sensation que vous connaissez par cœur, ce serait comment ? Qu'est-ce que vous pourriez arrêter de faire qui ne vous rend pas service? Qu’est-ce que vous pouvez créer de différent avec tout cet espace que vous venez de rendre disponible en vous ?

Vous vous rappelez comment c’est de ne pas se mettre de barrière ? De se laisser expérimenter, découvrir, être curieux, élaborer des scénarios improbables sans peur du regard de l’autre ?

D’avoir la liberté d’esprit de se dire que quand l’autre n’est pas d’accord, il vous le dira, tout simplement ? Car n’est-ce pas ce que les enfants font, quand ils jouent entre eux ?

Vous vous rappelez comment c’est de créer seul ou ensemble un univers propre dans lequel on prend plaisir à se réfugier, peu importe ses singularités, ses excentricités, ses failles ?

D’amener vos envies et de laisser l’autre les accueillir ? C’était chouette, non ? De prendre votre temps, d’espérer que personne ne vienne vous demander d’arrêter de jouer tant que vous passez un bon moment, de ne rien attendre de plus que de vous amuser, sans pression, sans finalité ?

Vous voyez, personne n’a rien à vous apprendre, VOUS savez. Vous avez peut-être oublié parce qu’on vous a demandé d’oublier, mais vous savez. Ce n’est pas plus léger, comme ça ?

Et si on était performant que 90% du temps ? Et si on se laissait un petit 10% de liberté ?

Vous aussi, vous êtes curieux de voir ce que ça peut donner ?

Ne peut-on pas se faire ce cadeau, une fois de temps en temps, d’enlever nos sacro-saintes lunettes déformantes d’adulte, de les poser sur la table de chevet et de se laisser être ? Qui ? Quoi ? Comment ?

A vous de voir... Alors, le sexe, c'est chouette, non?

Margaux

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